Terrassement suite et fin de l'acte I : au revoir la fosse, bonjour le tout à l'égoût!

(Pour le début de l'acte I, c'est ici)

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Spécificité de notre maison, elle est sur fosse septique.
"Oui, bon, et alors?" me direz-vous, sceptique.

Et bien, la fosse n'est pas à côté, mais sous la maison.
"Mmmoui, bon, ça arrive, pas de quoi pondre un cake..." me rétorquerez-vous, plus sceptique encore.

Ah oui, j'oubliais de mentionner que c'est une fosse eaux vannes sous la cave. Autant dire qu'on touche le fond entre 2,5 et 3m de profondeur, avec un exutoire vers 1,6m de profondeur dans un vieux machin adossé à l'extérieur au mur de la maison, qu'on appellera pompeusement bac à graisse.

Euh, eaux vannes, eaux grises, eaux usées, toutes eaux, ça vous parle ou bien je vous ai perdu? Ok, un p'tit rappel rapide s'impose :

• eaux vannes : les toilettes
• eaux grises : tout le reste, en particulier ce qui vient de la cuisine, le plus souvent gras
• eaux usées = EV+EG
• toutes eaux = eaux usées + pluviale

Pour compléter le tableau :

• personne ne sait où va la sortie du bac à graisse. Rien de probant dans les actes notariés. Chou blanc des sondages, hormis que ça semble sortir de la propriété. Ni voisins ni mairie ne savent si c'est relié à un ancien égoût très profond (-3 à -3,5m) qui a été désaffecté entre temps, ou si ça part en épandage sauvage en flanc de côteau. On a crapahuté, trouvé un peu de tout et surtout du n'importe quoi, mais aucune trace d'épandage...
• un tuyau de pluviale surplombant le bac à graisse est rompu. Qui, quand, comment? Mais où est donc Ornicar et y'a-t-il vraiment des parents qui ont appelé leur gamin ainsi? Mystère et boule de suif...
  Toujours est-il qu'une partie de la pluviale se déverse de fait dans le bac à graisse. C'est maaaal. C'est in-ter-dit! Ca nuit à... Ben, en fait, en assainissement non collectif, on ne sait pas trop. A part le risque d'inonder l'épandage plus vite que ça ne s'infiltre, j'vois pas.
• l'évacuation de la cuisine (eau grise) est à la hauteur du syndrôme Dunning-Krugger du  précédent proprio :

  

  • Un pvc sous-dimensionné posé de façon infâme.
  • une portion de trajet en pente négative (si si, ça remonte nettement sur facilement 1m)
  • un cheminement totalement aberrant à rallonge et détours dans la cave, alors qu'il y a 2 colonnes fonte juste à côté dans la cuisine (anciennes, jamais utilisées en pratique, état impeccable)
• Il y a eu des travaux de voirie juste devant la maison, dont réfection de l’égout. Et, et, et, le prestataire délégué par l'organisme délégué par la mairie s'est borné à s'occuper des tuyaux existants.
  Nous nous sommes retrouvés pris dans le tourbillons "euphorique" d'une sombre histoire de panneau publicitaire planté à la hussarde sans notre accord et autres adductions téléphonique, électrique, hydrique. Le tout surtout dopé au plomb et à la mauvaise foi testostéronesque, et pas trop pétri de respect de l'habitat et bonnes intentions... Du coup, on a zappé en cours de route la boite de connexion. Je parle ici de la boite de connexion au réseau d'assainissement, censée être installée en limite de propriété (aux frais de la mairie dans ce cas de figure).

Bon. Comment-y qu'on fait du ménage dans ce bizrouf?

Sur le papier, facile.
(Remarquez que, sur le papier, à peu près tout est facile...)

Il suffit de :

• faire poser une boite de connexion à l'assainissement collectif (à l'égout, quoi), en un endroit et une profondeur exploitables sans pompe de relevage ni siphon disconnecteur
• bêtement connecter l'évacuation de la cuisine à la colonne d'eau grise de la cuisine
• mettre en place un collecteur unique qui récupère toutes les colonnes
• et faire une abduction (= sortir de la maison) direction la boiboite de connexion
• Ah, et aussi mettre hors service la cuve et compagnie

Bah, ça va pas chercher bien loin, n'est-ce pas?

Alternativement, on peut faire un assainissement non collectif (parce que les Parlementaires ont trouvé "non collectif" vachement plus mieux clair que "individuel"). Et comme notre terrain est quasi-plat, ça implique forcément un relevage en plus de l'épandage.
Au choix pour l'assainissement proprement dit :

• fosse septique moderne (le moins cher à l'achat, le moins propre, le plus de maintenance cracra),
• micro-station d'épuration (fosse septique améliorée beaucoup plus chère à l'achat, beaucoup plus complexe et le risque de panne qui va avec),
• phytoépuration (cher à l'achat, pas de mécanique supplémentaire, eau rejetée hyper propre, maintenance/entretien quasi-nul).

S'en est suivi plus d'un an saupoudré d'échanges épistolaires avec la Mairie, le passage du SPANC, les passages d'une représente en phyto-épuration et de son prestataire terrassier-paysagiste usuel, le passage d'un pote très consciencieux d'une régie assainissement d'une autre commune, la difficulté incroyable en comparaison à faire se déplacer un gars de la régie locale pour autre chose que faire semblant, ouf!

On a dû en passer par l'épluchage de la règlementation locale, de la jurisprudence, et commencer à sortir des arguments juridiques référencés, en parallèle de rendez-vous avec le Maire pour expliquer que, non, notre but n'était pas de soutirer un chèque à la Mairie puis ne rien faire, mais bel et bien aboutir une solution technique où chacun assume un minimum sa part financière.

Verdict final :

• la Mairie reconnut qu'elle avait oublié de nous installer une boite de connexion en bordure de propriété
• elle nous donna le choix entre AC et ANC
• après re-discussions, et enfin un vrai rdv technique & sérieux avec la régie, nous tombâmes d'accord sur un emplacement et une profondeur exploitable pour ladite boite.

(il faut soutenir le passé simple avant qu'il ne se pâme en désuétude, si , si!)

Sitôt dit, pas fait de sitôt...

Et c'est en cherchant un raccourci qu'il ne trouva jamais que David Vinson...

Les Inconnus : "les envahisseurs"

Euh, non, c'est pas ça.

C'est en rentrant de week-end familial un dimanche matin à 2h du mat', que nous découvrâmes les reliefs de la pose d'une boite de connexion. Youpi!

Mais, que se passe-t-il? Que-se passe-t-il? Qu'est-ce qui se passe?
((c) Les Inconnus : biouman)

Impossible d'ouvrir le portail, il a été enfoncé!
Et là, c'est le drâme. T'es crevé, tu ne penses qu'à aller te coucher, alors tu vas chercher une massette et tu bourrines juste de quoi pouvoir enfin rentrer et coucher la famille.

Monumentale erreur (bon, j'exagère un peu, on va pas en faire un monument quand même). Le "bon" réflexe eut été de ne rien toucher, coucher la famille sans rentrer la bagnole, puis porter plainte auprès de la Maréchaussée...
En effet, nous nous heurtâmes à une mauvaise foi crasse, y compris du prestataire terrassier G-M pour ne pas le nommer. Jusqu'à profiter de notre absence en journée pour disquer et détordre sommairement le portail. GRRRRRR.....

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Suite des opérations : , dégager la terre au niveau de la future abduction, plomberie à l'intérieur dont l'abduction, puis la connecter à la boite en extérieur.

Et là, on s'est pris à nouveau 6 mois dans la vue, à courir après le plombier jusqu'à envisager de faire nous-même et lui demander s'il était vraiment intéressé par faire ce chantier ou non. Puis 1,5 mois supplémentaire à louer l'appart' d'un pote par conflit d'agenda entre l'intervention du plombier et la dispo d'un pote terrassier. Ben oui, plus d'assainissement dans l'intervalle, la fosse étant déconnectée et l'abduction débouchant dans un pauvre petit seau.

Depuis, tout est relié comme il faut, testé et validé été comme hiver, sans relevage ni disconnecteur, avec un regard visitable en bordure de maison, et une évacuation EG de la cuisine refaite. Pour l'instant, on n'est pas complètement dans les clous règlementaires : la ventilation primaire est assurée par aérateurs à membrane au lieu d'un débouché en toiture à hauteur suffisante. Techniquement, ça se passe correctement à ce jour, y'a pas le feu pour régler ça. D'autant plus que la très grande majorité des installations au moins dans le coin est largement plus délinquante que la notre!

Dans le dernier intervalle, pendant qu'on était en mode location-et-tourisme-chez-nous, nous avons fait vider la fosse septique, chose que nous n'avions jamais faite depuis qu'on habite la maison (c'est maaaal), et je suis sûr que le précédent proprio ne l'a jamais fait, même avant vente. Surprise, la fosse ne fait pas 6m3 comme on le croyais, mais 9m3 (donc surcoût) ! Quand on est en ville, pas de deal avec un agriculteur qui fait de l'épandage, c'est société de vidange/curetage avec facturation de l'évacuation en station d'épuration. Le gars en a bavé et n'avait plus le temps in fine pour "la finition". Le petit fond résiduel de flotte cracra n'est pas très amène, mais bon, ça n'a pas d'importance. Reste à progressivement combler ça avec du caillou 20/60 (pas d'accès facile pour déverser), et combler itou feu le bac à graisse.

Photos et points plus techniques feront l'objet d'un futur article, promis.